Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
ana-chorete.over-blog.com

Poésie, poèmes, rimes, rythme, musique des mots, rythme des vers

Le Chant de la Mer

Le Chant de la Mer

Sur l’eau suave et calme, Yang Tao se balance.

Voiles carguées, à poste, les amarres raidies, il dort.
Vers un ciel immaculé, sa mature s’élance.
Il rêve d’expéditions lointaines, au Labrador,
Ou peut-être, si l’avenir lui prête chance,
À Cipango, au Pays du Soleil levant,
Loin, vers un rivage où la musique est silence,
Où les abysses sont un simple mensonge mouvant.

Dans le carré de bois blond, le capitaine rêve.
Le corps détendu, apaisé, sans dissonance,
Il rêve qu’il jette l’ancre au large d’une grève…
Il songe qu’une sirène dodue à sa convenance,
Née des Ȋles sous le Vent, s’allonge auprès de lui,
Gironde en son cœur tout comme gironde en son corps.
Tandis qu’au dehors dédaigné, tombe la pluie,
Impécunieux mais fortuné, le pacha dort.

Les drisses crissent et les haubans battent au vent,
La mature grince, bousculée par le vent d’autan…
Il appelle à l’aventure d’un souffle fervent
Et l’ancre téméraire tire sur le cabestan.
Le chant de la mer éveille enfin le marin,
L’esprit encore embrumé d’espoirs de tendresse,
La face abandonnée dans un sein ivoirin.
Et voilà que soudain, il s’en désintéresse…

L’âpre ritournelle de la mer et du ressac,
Une clameur comme autant d’appels au départ,
Lui révèle sa vie passée comme un cul-de-sac,
Hurle au visage qu’il doit quitter ces remparts.
Une corne de brume appelle à l’appareillage,
Les goélands glapissent aux horizons lointains…
Il lui faut laisser ce trop tranquille mouillage,
S’échapper vers d’autres espaces incertains.

L’eau s’impatiente le long de la coque. Quémandeuse,
Elle anticipe la longue houle et les embruns,
Rappelle à la jonque son passé de baroudeuse.
Elle veut s’affronter, à Terre-Neuve, au blanc poudrin,
Voir son pont s’immaculer des neiges boréales,
Ses drisses s’enraidir, blanchoyées comme les anges.
Elle lui crie de partir, hurlement radical.
Pour faire de sa destinée une riche vendange.

Par-delà les tropiques, par-delà l’équateur,
Fantôme muet voguant, mon amour à la barre,
Loin des déserts humains, vains et inquisiteurs,
Bien loin d’une humanité cruelle et barbare.
Ton sourire accueillant, tes yeux verts séduisants
Et ton âme sincère nous font un séjour plaisant.
L’envie nous prend de rejoindre la fière étrave
Pour nous lancer de corps et d’âme dans son sillage.

https://www.amazon.fr/s/ref=ntt_athr_dp_sr_1?_encoding=UTF8&field-author=Anne%20Vincent-Toumelin&search-alias=digital-text&sort=relevancerank

http://www.galerie-creation.com/tite-belette

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article